Ether indien

Nantes commence à me plaire. L'angoisse


Le pire, dans toute cette histoire de déménagement, c'est que je commence à être convaincu. C'est assez incroyable évidemment, et j'ose à peine l'avouer à mon père : les enjeux affectifs et successoraux sont bien trop importants. Mais que voulez-vous : tout se passe si bien...

Immeuble Ehundura Nantes

Voilà. Le pire, dans toute cette histoire de déménagement, c'est que je commence à être convaincu. C'est assez incroyable évidemment, et j'ose à peine l'avouer à mon père : les enjeux affectifs et successoraux sont bien trop importants. Mais que voulez-vous : tout se passe si bien, et Nantes n'y est pas pour rien.

Je sais très bien que l'on peut sourire et qu'on ne perd rien pour attendre, mais tant qu'elle est là... Cette croissance (anormale) de l'entreprise continue, et c'est absolument formidable. On crée des beaux emplois dans des beaux locaux pour envoyer des beaux faire part à nos beaux (?) clients, la paye devient chez nous presque un boulot à part entière : on est en train de devenir une vraie petite entreprise pleine de valeurs ajoutées, le contrôle fiscal nous pend au nez.

On a d'ailleurs fêté cela dans la folle nuit nantaise, une première fois parce qu'on avait atteint un seuil historique, et une deuxième fois parce qu'on a réalisé qu'on avait aussi atteint un autre seuil historique.  Mais la deuxième fois on s'est couchés moins tard : c'était plus tôt dans la semaine, Romain était un peu fatigué, c'est un peu dur pour lui de tenir le coup, et puis tout le monde s'est barré quand j'ai passé Lykke Li une cinquième fois. De suite. Peu importe, après tout, du moment que chacun fasse bien son travail pendant la journée. Je ne peux pas non plus attendre des équipes d'être musicalement pointu comme je le suis. Etre chef d'entreprise, c'est aussi savoir lâcher prise de temps en temps, le visage humain, toussa.

Mais c'est aussi préparer l'avenir. Du coup, on est allés avec Girly - c'est Antoine a perdu à la courte paille au Flunch - à un grand salon des Arts Graphiques, en Allemagne, qui n'a lieu que tous les 4 ans. Comme les Coupes du Monde, sauf que c'est un peu moins une bénédiction des Dieux, on ne va pas s'emballer non plus. Ca reste du boulot hein. Il y avait plein de stands, plein de cravates et plein de matos : très instructif dans le cadre de la préparation de la Rosemood Roadmap 2016 et de notre extension mondiale pour satisfaire nos égos planétaires et nos ambitions démesurées. Même si on s'est aussi dit que celui qui avait tout compris, c'était le vendeur de hot-dogs à 5 euros et aux 30 clients par minute. Si un jour ma fille est en galère, c'est à lui que je la marierai.

Au retour de notre global business trip, on a repris le chemin des affaires. On a aussi laissé partir Antoine à Barcelone pour pas qu'il soit trop jaloux, j'ai essayé de donner rapidos des trucs à faire à Guillaume qui avait tout fini et qui me demandait toutes les 5 minutes sur quoi il allait bosser, et j'ai fait preuve d'autorité en confisquant le chauffage électrique que Lucie continuait à lancer en douce dans la cuisine, en expliquant - calmement - qu'à la moitié du mois de mai, même à Nantes, ce genre de comportement nuisait à notre démarche Un faire-part pour la planète et à notre relevé de compteur EDF.

On a aussi décidé d'essayer de tenter de lancer un premier site à l'étranger d'ici la fin de l'année, sachant que, réglons nos montres, on en est à la moitié de l'année et au tout début du projet. Tout est donc sous contrôle, mais on serait contents d'y arriver, même s'il est assez probable que nous ne rendions pas exactement compte du chantier qui s'annonce. Servane, qui va prendre en charge la traduction, a déjà commencé à m'ambiancer sur l'incroyable ampleur de la tâche et un plan de travail pluri-annuel. J'avais l'impression d'entendre un plombier véreux parler à une grand-mère dont le robinet de la cuisine est mal fermé. D'un autre côté, ça m'apprendra à pas bosser ma LV2, mais bon. L'important, c'est de lancer le projet, qui finira bien par aboutir (et on sera, à nouveau, pas peu fiers...)

Mais donc, Nantes dans tout ça ? La beauté de la ville ? Pas sûr.... Le climat ? Bien sûr..... On va dire que c'est un doux mélange de bienveillance, de dynamisme, de calme, de plages et d'amitiés qui fait que l'on n'a pas forcément envie de repartir tout de suite. Bien ancrés au fond de la Loire, la tête dans les (nombreux) nuages.